Pour sa grande traversé du Canada de 2021, l’équipe d’AKOR était déterminée à collaborer à l’avancement des connaissances sur les écosystèmes nordiques et sur le corps humain, en mettant à profit ce qui la distingue des recherche conventionnelles: sa capacité à parcourir de longues distances de façon intégrale et à un rythme qui lui permet de s’arrêter temporairement n’importe où pour procéder à des échantillonnages.

Le second mandat scientifique de l'expédition est le fruit de l’association entre l'expédition AKOR, le laboratoire des Sciences de l’Activité Physique de l’Université Laval (LABSAP) et l'université du Québec à Rimouski (UQAR). Les données collectées et partagées entre les deux universités permettent de mieux comprendre les mécanismes adaptatifs du corps humain dans des situations d’efforts de très longues durées dans des conditions extrêmes (froid, vent, etc.).

Avec les changements climatiques, le nombre croissant de chercheurs en environnement et d'autres travailleurs qui visitent les régions arctiques pousse la recherche à tenter de mieux comprendre les risques et les outils qui peuvent être fournis pour leur sécurité. L'expédition AKOR a contribué à observer l'impact de l'environnement nordique sur les membres d'équipage, mais aussi à valider un ensemble d'outils peu coûteux pour suivre leur état de santé. En raison du très faible nombre de participants à ces projets de recherche, il fut très intéressant de suivre autant que possible cette expédition afin de comprendre quelles stratégies devraient être utilisées à l'avenir. Ce projet est une occasion cruciale d'observer et de valider les outils de télésanté qui pourraient aider les futurs travailleurs, chercheurs et aventuriers visitant les environnements arctiques et leur assurer la sécurité la plus optimale.

Grâce à plusieurs mesures de suivi de la charge d'efforts et d’estimation de la dépense calorique des membres de l'expédition, les chercheurs sont en mesure d’évaluer la demande à laquelle les aventuriers ont soumis leur corps durant leur expédition. Un suivi important est réalisé dans les mois et les années suivant l’expédition afin de documenter les effets à long terme sur le métabolisme de base et la manière dont le corps dépense désormais l’énergie dont il dispose.

Un troisième projet, en collaboration avec le Centre d'expertise en gestion de la douleur chronique du CIUSSS de l'Estrie, cherche à savoir si l'accomplissement quotidien des aventuriers d'AKOR peut motiver un groupe de patients vivant avec des douleurs chroniques à reprendre le contrôle narratif de leur vie en faisant plus d'activité physique et de tâches quotidiennes qui peuvent représenter un grand défi physique et psychologique.

Peu avant le commencement du périple, la Dre. Nathalie Clément a vu dans l'expédition AKOR une chance unique de faire progresser des patients sévèrement atteints de douleur chronique, malgré la pandémie. Étant très motivée par l'expédition, Dre Clément a monté un groupe parallèle, nommé Versant AKOR, qui regrouperait des usagers nécessitant un soutien supplémentaire au suivi usuel pour s’engager à poser des actions favorables à leur santé/bien-être dont en intégrant de l’activité physique régulière. L’idée était de suivre l’expédition à distance et de relever un défi grandiose, mais à la hauteur des capacités de nos usagers.

L'objectif du groupe Versant AKOR: Parcourir les 7 600 kilomètres de l’expédition AKOR simultanément avec la réelle expédition, par des kilomètres symboliques. Cette belle innovation fut une grande réussite: les patients ont complété leur parcours le 25 octobre dernier et une rencontre a eu lieu pour leur remettre diplôme et chandail, soulignant leur participation. Plusieurs usagers ont réalisé des changements importants à leur mode de vie en intégrant une activité physique plusieurs fois par semaine dans leur routine et en développant leur réseau social, puisque des amitiés se sont créées dans le groupe. Enfin, une équipe de recherche de l’Université de Sherbrooke s’est intéressée au projet et une recherche est en cours sur le groupe!

Pour en savoir plus sur cette initiative des plus novatrices, lisez cet article publié au journal La Tribune durant l'expédition: Faire partie d’une expédition malgré la douleur chronique.